Pourquoi j’ouvre une rubrique, dans mon site, de Jacques OURTAL peintre carcassonnais né en 1868 et mort en 1962.
J’ai voulu rendre un hommage à cet artiste dont j’admire l’œuvre et dont j’ai pu apprécier la gentillesse, malheureusement trop peu d’années avant son décès.
Je ne l’ai connu que 4 ou 5 ans avant sa mort mais j’ai eu le plaisir de le voir au travail et de voir l’amour avec lequel il peignait et ceci jusqu’à son dernier jour.
Par contre j’ai eu la chance de parler de longues heures avec sa veuve qui m’avait prise en amitié. J’ai pu mieux connaître, au fil de ses confidences, la personnalité de ce peintre modeste, dont la vie fut consacrée à la peinture. C’est grâce à elle que je possède une collection importante d’esquisses, pochades, esquisses et croquis pris sur le vif, tout lui étant matière à dessin ou à peinture. Elle me racontait comment rentrant du marché il lui prenait les sardines qu’elle avait achetées pour le repas, les pigeons pas encore plumés ou les fleurs qu’elle destinait à un bouquet pour en faire un dessin ou un tableau.
Ma collection de peintures, sanguines et dessins est très variée. Je possède aussi une belle aquarelle de la cité, ce qui est rare. Cette aquarelle a une histoire : Jacques Ourtal l’avait réalisée comme cadeau de mariage pour une amie de sa fille. Quelques temps après, passant devant un antiquaire, quelle ne fut pas sa stupéfaction de voir ce tableau en vente. Très contrarié il entra et l’acheta. Madame Ourtal me disait souvent combien il avait été blessé. Se souvenant de cela elle refusait de vendre la magnifique sanguine que son mari avait faite de sa grand-mère. Un jour je fus très surprise, elle me dit que me connaissant et connaissant mon admiration pour l’œuvre de son mari elle acceptait de me la céder à moi, sûre qu’elle était que je ne la vendrais pas. Je fus très touchée et depuis cette Mamée éclaire, de son doux sourire, le mur de mon salon.
Jacques OURTAL, est très connu et apprécié à Carcassonne, une rue porte même son nom, mais sa grande modestie a fait qu’il n’est guère connu du grand public et je voudrais contribuer à le faire connaître un peu mieux.
Henriette GUILHEM